« Сергей, ты единственный человек, которого я бы хотел на всю жизнь … »
Sergei, tu es le seul homme que j'aimerais pour toute la vie...

Sergei se réveilla en sursaut, pensant que cette voix était juste à côté de lui. Son regard bleu azur chercha dans la chambre ne serait-ce que sa présence ou bien le reflet de son visage mais non. Ce n'était qu'un rêve. Encore une fois. Il passa une de ses mains sur sa gueule fatiguée et mélancolique, puis se recoucha de nouveau. « Vladimir... » souffla-t-il entre ses lèvres. Il avait rencontré Vladimir dans sa ville natale, en Tchécoslovaquie, ils avaient fait les études de commerce ensemble et c'était le seul homme qu'il avait aimé. Il s'était marié ensemble même ! Sergei n'était pas du genre à éprouver des sentiments aussi facilement pour quelqu'un. Sa vie n'avait pas été tout rose, entre une mère alcoolique et un père qui n'était jamais à la maison parce qu'il préférait aller sous les jupons des voisines, c'était sûr qu'il n'avait pas eu une enfance très heureuse. L'adolescence n'en parlons pas , quand son père était parti définitivement avec une jeunette qui pouvait être sa fille, sa mère s'était tout simplement laissée abandonner dans l'alcool, faisant de cette drogue, sa seule et unique raison de vivre, oubliant qu'elle avait un fils qui éprouvait aussi le même mal être qu'elle. Sergei s'était occupé d'elle, épongeant ses vomissures dû à l'acidité des liqueurs de vie qu'elle buvait à s'en rendre malade, la lavant parce qu'elle était tout simplement l'ombre d'elle-même, encaissant toutes ses frappes et ses insultes parce qu'elle était trop déchirée et que sa tristesse avait empli son cœur de haine. Sa mère mourra en se suicidant quand il avait à peine vingt ans. L'âge où il faisait ses études de commerce d'ailleurs. Heureusement que Vladimir était là car il avait été son socle, le seul repère qui permettait à Sergei de ne pas perdre pied. Sergei ne s'était jamais posé de question sur son orientation sexuelle, ce n'était pas ce qui le préoccupait le plus dans sa vie à vrai dire mais il était certain d'une chose, c'était qu'il n'avait jamais regardé les femmes tout autours de lui. Seul les hommes attiraient son regard. Alors oui, dans sa tête ce n'était pas la peine de se poser tant de question car pour lui c'était naturel. Avant Vladimir, il y avait eu Dimitri, la première expérience. Un nouveau tournant dans sa vie car grâce à lui, Sergei savait qu'il était homosexuel. Mais cette amour n'avait pas duré bien longtemps puisque Dimitri aimait aller à droite et à gauche. A l'université, il rencontra Vladimir. Lui, c'était l'amour de sa vie. Cependant, dans sa ville, l'homosexualité n'était pas du tout accepté. Il fallait se cacher tout le temps, ne jamais montrer aux autres qu'ils étaient ensemble, faire comme s'ils étaient seulement de très bons amis auprès de leur collègue de l'université. Jusqu'au jours où, Vladimir fut rué de coups un soir, il y avait quatre ans de cela, en voulant rentrer dans leur appartement. Ils l'avaient tellement amoché qu'il s'était retrouvé à l'hôpital dans le comas et les médecins n'étaient pas du tout positifs car les coups qu'il avait reçu étaient importants et qu'il risquait de ne jamais se réveiller... C'était un coup dur pour Sergei qui ne pouvait même pas pleurer car il ne devait rien montrer ni à la famille de Vladimir, ni aux personnels de l'hôpital. Pour eux, il était juste le meilleur ami. Sergei scruta le plafond tout en pensant à sa vie passée. Maintenant, il était à Pasadena depuis deux mois et avait l'impression que le trou béant qu'il avait dans le cœur s'agrandissait de plus en plus même s'il avait changé de vie. Ici, tout paraissait facile. Ici, tout le monde avait l'air de clamer haut et fort ce qu'ils étaient et en étaient fiers. Lui aussi il assumait mais ce n'était pas non plus le genre à le crier sur tout les toits. Il avait réussi niveau professionnel grâce à ses études et était devenu l'associé de Rémi, l'enfoiré. Rien que de penser à lui, Sergei soupira. Il ne savait pas ce qu'il avait contre lui, Sergei ne lui avait jamais fait du tort ! Et puis s'il avait accepté d'être son associé c'était parce qu'il le voulait aussi non ? Il ne comprenait pas pourquoi il agissait comme ça mais la patience de Sergei commençait à atteindre ses limites. Il n'allait pas se laisser marcher dessus même si c'était le grand PDG de la boîte.