When i was perfect, i wasn't perfect enough

June est née dans une famille plutôt étrange d'après certains. Sa mère n'a jamais été une personne sur qui on pouvait compter, trop perdue, lâche et dysfonctionelle pour être présente pour qui que ce soit. Elle était aussi extrêmement dépendante de son mari, au point ou s'en était ridicule. Mari et père dont June ne savait quasiment rien, elle l'avait vu, quelques fois, quand il revenait de voyage, la saluait comme on salue une inconnue et repartit aussi sec, comme s'il avait oublié qu'il avait un jour mis sa femme enceinte et que cela avait des conséquences.

June fut déposé très jeune à San Francisco, chez son oncle, qui lui aussi avait une fille, un poil plus âgé que cette dernière. June était une petite fille curieuse de tout, qui aimait lire et écrire par-dessus tout, a l'instar de sa cousine, qui était plutôt une fille active, qui courait partout et affectionnait tout type de sport. Pourtant, malgré le dédain des deux pour les intérêts de l'autre, elles étaient proches.

A contrario, June n'était pas proche de son oncle, loin de là. Elle avait beau tout faire pour qu'il soit fier d'elle, il la descendait en flèche. Pour lui, les femmes n'étaient que de petites choses utiles, douces et mignonnes, dont les seules préoccupations étaient les enfants, le ménage et être belles. Cela entraînait des conversations unilatérales qui ne servait qu'a dénigré les deux fillettes et à les faire ce confiner dans leurs passions. Ironie.

When i was confused, i wasn't confused enough

Au fil des années, les disputes entre leur "patriarche" et les cousines empirèrent et ce, malgré la compagne compatissante de ce dernier. Devenue adolescente, June avait appris trois langues, pouvait en comprendre cinq et se trouvait un intérêt grandissant pour les arts, la musique en particulier. Elle passait la moitié de son temps à apprendre toutes sortes de choses, utiles ou non et l'autre, à composer, chanter et apprendre à jouer du piano, du violon et de la guitare. Elle n'écoutait pas en cours, voir les séchais et s'attirait les foudres des enseignants sans vraiment en avoir quelque chose à faire. Avoir passé son enfance à jouer les anges pour plaire aux autres avaient entrainé en elle une colère et un mépris pour les règles et les formes d'autorités très prononcé. Sans compter que le Lycée et les élèves étaient ennuyeux, très ennuyeux.

June ne comprenait pas les autres élèves, leurs envies d'être "normal", de s'intégrer et d'être toujours souriant. Pour elle, ça ressemblait plus à une pièce de théâtre bancale avec des acteurs plutôt nuls qui se forcèrent à jouer le rôle qui leur était attribué, ou à un bal masqué. Si l'idée d'une mascarade était très romanesque sur papier, en réalité, cela avait surtout l'air glauque a souhait. Ces mêmes élèves semblaient la haïr profondément pour une raison quelconque, comme si elle était présomptueuse et fanfaronne. Comme si elle aussi, jouait un rôle où elle prétendait être plus intelligente que tout le monde, alors qu'elle ne jouait jamais. Tout cela était très confus pour June.

When i was "free", i wasn't free enough
(Le changement de pronom est volontaire.)

Plus le temps passait, plus les questions, l'apathie et le manque de réponses me pesait et me frustrait. Je refusais d'aller en cours, on y apprenait rien d'utile ou que je ne savais déjà. Je ne me pliais à aucune règle illogique ou intéressé, autant dire aucune ou si peu. Je m'entendais toujours avec ma cousine et sa mère, mais "l'autre" était de plus en plus imbuvable et irrespectueux, au point de parfois choisir nos vêtements à nos places et de modifier nos plannings, selon son bon vouloir quand nous n'étions pas assez "fille". De même, dehors les remarques sexistes fusait. Ma cousine était trop sportive et moi trop intellectuelle pour êtres de vrais femmes, nous "cherchions" à avoir des ennuie avec les hommes, ou nous finirions nos vies seules, avec des chats.

Je suppose que d'autres se serait plié a ces attentes ridicules, moi non. Elle me mettait en colère et la colère était un moteur efficace. Je mis les voiles peu après mes 19 ans, cherchant un endroit plus serein et moins pathétique, ne laissant derrière moi qu'un message à ma cousine, lui promettant de la recontacter quand j'aurais trouvé un endroit correct. Voyage après voyage, j'atterris un peu par hasard a Pasadena, ville de promesses plus juste que celle que j'ai connu jusqu'ici.