did you know me ?

L'ambiance était à la provocation mais la séduction était tout aussi présente. Prenant parfois une grosse place puis s'esquivant légèrement lorsque la provocation apparut de nouveau. Jonglant entre les deux. Sergei l'avait compris depuis tout à l'heure. David avait envie de jouer. La couleur de ses iris apparurent clairement, transparents sous les rayons lumineux du bar musical, toujours ancrés dans les yeux de son provocateur. Il sentit son pied frôler de nouveau son mollet et sourit au coin de ses lèvres en l'écoutant. « Qui te dit que je souhaite le faire craquer ? Qui te dit que je souhaite encore te faire hurler comme la dernière fois ? » Sergei sourit de plus belle. « Tu n'étais pas en reste non plus si je m'en souviens bien. » sortit-t-il d'une voix chaude mais néanmoins taquine. C'était vrai et il savait que David avait adoré. « Je peux très bien te chauffer et t’abandonner sur cette banquette sans le moindre remord. » Le russe sourcilla puis sentit son petit coup de la pointe de son pied et regarda sa main en train de longer son verre du bout des doigts. « Je n'en doute pas une seconde. » Il prit son verre, se laissant attraper par l'hameçon et peut-être lui faire croire qu'il menait le jeu. A voir. Ça l'amusait aussi en faite cette situation à Sergei. Son regard n'avait pas décroché de l'allemand tandis que ce dernier se concentraient sur la populace. Il profita d'ailleurs de cette inattention pour mettre sa main qui était en train de toucher son bras, sur son pantalon au niveau de l'entre-jambe sous la table. « Et je peux faire de même aussi. » Sergei pouvait dominer comme on pouvait le dominer. Et là, il avait un peu envie de prendre le contrôle aussi. Il n'était pas du genre à se laisser faire. « On verra qui craquera en premier. » finit-il en souriant. Provocateur lui aussi. Il voulait changer la donne un peu mais il savait très bien avec qui il jouait et la partie risquait d'être animée.

Un des hommes présents sur la piste de danse improvisée ne cessait de le dévorer du regard et David venait seulement de s’en rendre compte. Un sourcil s’arqua sur son front mais un sourire satisfait étirait ses lèvres coquines. Il avait de la chance ce soir, il n’attirait ni les vieux ni les pervers mais les parfaits mannequins en mal d’amour, ce qui ne demandaient qu’à être aimés et chéris. Il lui offrit un clin d’œil avant de frissonner en sentant une main inconnue se poser à quelques centimètres de son précieux appareil reproducteur. Son attention s’arracha au danseur pour se poser sur l’homme d’affaires. Ce dernier s’était enfin décidé à prendre les devants, comme c’était adorable de sa part, mais il ne le laisserait pas gagner si facilement, voyons ce ne serait pas drôle sinon. « Je ne compte pas craquer le premier. » ricana-t-il avant de se pencher vers son oreille comme pour lui confier un secret.

« Tu ne vas pas gagner Sergeï, tu t’es attaqué à trop gros. » Et sans lui donner le temps de réagir, il s’échappa de son étreinte sans oublier de prendre son verre dans sa fuite. Il marchait tranquillement sans le moindre remord vers la piste de danse et finit son verre d’une traite. Il le posa sur le bar et fit craquer sa nuque. Prenant grand soin de ne pas rester proche des hommes étranges à sa droite, David se décala vers l’homme qui le dévorait du regard depuis tout à l’heure. Il se contenta de le saluer de sa voix chaude avant de se coller dans son dos. Encore une fois, l’allemand menait la danse, mais son regard brûlant était resté braqué sur l’homme d’affaires.

did you know me ?

« Je ne compte pas craquer le premier. » Sergei sourcilla. Oui il le savait que l'allemand n'allait pas craquer aussi facilement. Cependant, le russe non plus. Il lui en fallait plus pour ça ! Sa main qui était posée sur son jean, commençait à caresser doucement l'endroit le plus érogène d'un homme par dessus le tissus. Sergei le regarda s'approcher de lui, au niveau de son oreille. « Tu ne vas pas gagner Sergeï, tu t’es attaqué à trop gros. » Le souffle du jeune homme fit frissonner légèrement l'homme d'affaire et un sourire apparut au coin de ses lèvres en entendant ses dires. Il n'avait même pas eu le temps de dire quoi que ce soit que David s'écarta de lui, prenant son verre en main et laissant Sergei là où il était. Il haussa les sourcils en le voyant partir vers la piste de danse rejoindre un autre homme, se collant derrière lui tout en regardant le russe. Il voulait vraiment jouer et le faire languir. Soit. Sergei secoua légèrement sa tête en le fixant d'un air toujours séducteur. Il n'allait pas bouger mais il allait le regarder faire son manège. Prenant son verre entre les mains, il le porta à ses lèvres et but une gorgée. Son regard océan toujours fixé sur lui. Il n'était pas jaloux, loin de là. Il manquerait plus que ça ! Cependant, il devait bien l'avouer que ce soir David avait décidé de le faire galérer. Sergei finit son verre d'un cul sec. Puis il se décida lui aussi de se lever du canapé et rejoindre la piste de danse non loin de David. Mais il ne s'approcha de lui, non. Il n'avait pas envie de courir après lui même si David était la cible principale pour lui ce soir. Sergei n'était pas du genre à forcer les choses. Si l'allemand voulait passer du temps avec lui, il viendrait de lui-même. Un homme d'ailleurs vint le coller subitement et Sergei reconnut Yan. Un des hommes avec qui il avait l'habitude de passer la nuit. Un instant, Sergei romput le contact visuel avec David et s’intéressa à Yan. Toujours près de l'allemand et de son nouveau mec avec qui il voulait peut-être s'amuser.

David ne cherchait pas la confrontation ou la jalousie, mais seulement une nouvelle façon de s’amuser. Il ne cherchait pas forcément à réchauffer ses draps avec la présence d’un homme à ses côtés ou assouvir ses envies de domination, non il était venu ici avec l’idée de se détendre et de se changer les idées avant de rentrer sur Pasadena, là où l’attendaient ses études et ses responsabilités. Parfois il aimerait ne plus connaître tout ce ci et se contenter des bonnes choses de la vie, mais ça ne serait jamais suffisant.

Il fronça les narines quand l’odeur de transpiration de son partenaire de danse le ramena à la réalité et il lui offrit un sourire des plus faux mais aussi des plus convaincants. L’odeur commençait à devenir insoutenable et l’envie de prendre la fuite lui triturait l’esprit, mais il serait trop simple de fuir de cette façon, surtout que Sergeï y verrait sûrement une marque de jalousie.

David se dirigea alors vers le comptoir pour commander un nouveau verre qu’il vida d’une traite pour se donner du courage non sans glisser un clin d’œil au barman. Puis dans une inspiration de pur courage, il rejoignit la puanteur de l’homme et se colla dans son dos pour éviter son regard. Il préférait s’accrocher à la silhouette de l’homme d’affaires, se disant que lui ne devait pas empester le bouc et le manque de sexe. Il se trémoussait tout de même comme un chanteur de jazz, c’est-à-dire d’une façon très ridicule mais qu’il assumait complètement.

Son partenaire de danse le fit reculer quand une vague de nouveaux hommes se précipitèrent sur la piste et le dos de l’allemand percuta l’épaule de Sergeï. Il fit mine de rien, mais il avait pu sentir son souffle contre sa nuque. Voilà une situation qui devenait de plus en plus amusante et intéressante.