Victoria Parker.
Une femme froide, forte, indépendante et déterminée. Elle est ambitieuse,
cela va sans dire, et c'est ce qui l'a fait devenir Assistante du Procureur de District. Mais elle ne compte pas s'arrêter là... Et vous savez comment je le sais ? Parce que Victoria, c'est moi.

Oh je n'ai pas toujours été comme ça. Non, avant j'étais douce, aimante,
toujours joyeuse. J'avais des amis, des connaissances... Mais ça, c'était avant. Avant tous ces bouleversements dans ma vie. Avant mes 16 ans.
Mon enfance était des plus chaleureuses : mes parents étaient protecteurs,
aimants et heureux. Je crois que ce qui me fait encore sourire aujourd'hui est le souvenir de ces moments où ils me racontaient l'histoire de leur rencontre. Un match de football américain où mon père jouait les quaterbacks et ma mère... Ma mère s'était arrêté, derrière le grillage, rejoignant sa propre mère qui terminait son service d'agent d'entretien.
Il l'a regardé, elle l'a regardé. Et le coup de foudre. Je n'y crois pas mais pour eux, c'était tout ce qu'il y avait de plus réel. Je suis née quelques années plus tard alors que ma mère était devenue secrétaire et mon père, un joueur professionnel.

J'étais une très bonne élève au lycée, mais je n'étais pas certaine de mon avenir. Je ne savais pas ce que je voulais devenir jusqu'à mes 16 ans. Jusqu'à ce que mon père soit sauvagement battu après un match. Jusqu'à ce qu'on le laisse pour mort dans une ruelle... Et que la "justice" décida de conclure à un "accident". L'homme qui l'avait tué avait trop bu, il n'avait pas aimé l'issue du match, n'avait pas aimé que son équipe perde... et s'était soulagé sur la partie adverse. Un... accident ? Il s'en est sorti avec quelques années de prison. Il avait ôté la vie... et... c'était tout ?

Ma mère a sombré dans la dépression et j'ai perdu mon sourire. J'ai perdu foi en l'humanité. Alors je me suis enfermée dans mes études : le droit. Je suis devenue avocate, major de promo, et j'ai évolué. Aujourd'hui, je suis assistante du Procureur et croyez-moi si vous le voulez, mais je ne suis pas tendre. Le laxisme n'a que trop duré.

Je pourrais vous parler de ma vie intime mais à quoi cela rimerait ? J'ai décidé de ne pas m'attacher, après la mort de mon père. Comment imaginer pouvoir ouvrir son coeur à ce point, au risque de voir sa vie s'écrouler ?
Ma mère est morte dans les larmes, aux alentours de mes 20 ans. Elle n'a jamais pu sortir de la dépression. J'ai perdu mon modèle de couple idéal.
Oh je savais très bien que je ne trouverais jamais l'homme parfait : les hommes ne m'ont jamais attirée. Mais j'imaginais déjà trouver mon âme soeur, vivre heureuse avec elle, ouvrir mes yeux chaque matin et découvrir son doux visage encore endormi à côté de moi.
Mais cette vision est devenue un cauchemar quand, finalement, je m'imaginais me réveiller seule, la boule au ventre. Aimer, c'est offrir sa vie à quelqu'un, au risque de la perdre. Aimer est une faiblesse.

Et Miss Parker n'est pas faible.