(l'enfance) je suis fille unique et j'ai toujours eu du mal à accepter cette condition. Mes parents étaient souvent occupés, que ce soit lors de déplacements professionnels ou de simples voyages, et j'ai été élevé par une ribambelle de filles au pair. J'ai énormément souffert de cette solitude et de cette absence. (l'adolescence) J'ai eu une crise d'adolescence difficile. J'étais seule à la maison, sans cesse, mes parents travaillaient la plupart de la journée, mon père était en voyage d'affaire, ma mère bien trop occupée avec sa bande d'amie les plus idiotes les unes des autres. J'ai décidé de me rebeller quand j'avais quinze ans. Un jour, j'ai fugué de la maison pour alerter mes parents. Ils ne se sont rendus compte de mon absence que trois jours plus tard. (l'envol) Cette crise a duré jusqu'à la fin de mon adolescence, jusqu'au jour où enfin, j'ai pu prendre mon envol. J'ai quitté la maison familiale avec un bon compte en banque, et j'ai commencé des études de commerce. Je me suis installée en colocation avec ma meilleure amie. (salon de thé) J'ai été brillante dans mes études et j'ai eu mon diplôme avec une année d'avance. Pour mes vingt-cinq ans, mes parents ont souhaité s'excuser de leur absence et ont réalisé mon rêve : ouvrir un salon de thé. C'est à Pasadena qu'il a ouvert, et j'ai déménagé dans cette ville, proche de la cité des Anges où j'ai grandi. J'en suis la propriétaire officielle depuis trois ans et demi. (l'enfant) Le salon de thé n'avait que six mois lorsque je suis tombée enceinte, lors d'une relation d'un soir. J'avais heureusement gardé le numéro du jeune homme concerné, qui a, au départ, assumé cet enfant. Il a été présent à l'accouchement, et ma petite Louna est née un 24 décembre. (la fuite) Tout aurait pu être rose, mais il n'en est rien. Le père de Louna a commencé à devenir violent avec moi lorsque la petite n'avait que quelques mois. Il disait que je n'étais qu'une moins que rien, car j'étais une femme. Mon fort caractère et ma terrible confiance en moi m'a aidé à le quitter, et à protéger ma fille de ce monstre. (l'engagement) Après avoir quitté le père de ma fille, j'ai décidé de m'engager pour le féministe. J'ai intégré une association de lutte et j'y suis très active. Hurler les droits de la femme reste très important pour moi, et c'est ce que je souhaite transmettre à ma fille. Lui offrir un monde où sa condition féminine ne lui sera pas reprochée. Un monde où elle sera libre.