Abigail attrapa une bouteille de vin avant de se servir un verre et de laisser échapper un soupire de bonheur en avalant la première gorgée. Elle allait enfin se détendre chez elle après sa journée à la fac, elle enleva ses talons et les déposa à côté de son canapé. La journée avait été longue, il s’agissait de sa journée la plus longue de la semaine, elle donnait des cours une grande partie de la journée. De plus elle n’avait pas fini avec la classe qu’elle préférait le plus… La plupart d’entre eux ne semblaient pas un minimum intéressés par ce qu’elle expliquait durant les 2 heures qu’ils passaient ensemble. La rousse avait pourtant essayé plusieurs méthodes pour les intéresser mais ils avaient été hermétiques à chaque fois et puis elle avait finalement laissé tomber. Au moins les devoirs qu’ils avaient pu lui rendre n’étaient pas catastrophiques. Mais ce qui avait fait que cette classe avait diminué dans son estime dernièrement, c’était lorsqu’elle avait entendu des étudiants faire des commentaires négatifs sur la demoiselle qui les avait rejoints récemment, Illyria Noskov… Abby les avait entendus se moquer à cause de son accent et du fait que parfois elle lui demandait des explications car elle ne comprenait pas ce qu’elle expliquait. La professeure pouvait accepter certains comportements de ses étudiants après tout ils étaient jeunes et elle comprenait qu’ils profitent de la vie comme elle avait pu le faire à leur âge mais elle n’acceptait pas des moqueries digne d’un comportement de lycéens. Surtout que la jeune femme était très agréable, elle était curieuse et venait souvent lui poser des questions à la fin du cours avec son accent qui rendait sa façon de parler assez sexy… Abigail secoua la tête… Qu’est ce qui lui prenait ? Elle était mariée et puis il s’agissait d’une de ses élèves il fallait qu’elle arrête de s’égarer comme ça en pensant parfois à elle.

D’ailleurs en parlant de son mari, elle regarda l’horloge sur le mur. Bien… il était encore tôt, il n’allait pas encore rentrer. En ce moment les choses étaient compliquées, ils passaient leur temps à se disputer et ils avaient même commencé à faire chambre à part. En y réfléchissant elle se demandait si la situation avait un jour était paisible entre eux après tout elle n’avait jamais été amoureuse de lui, mais leurs disputes n’avaient jamais atteint un point aussi critique, le divorce allait peut-être finir par arriver. Abby se souvenait comme si c’était hier où ses parents lui avaient présenté Nick, c’était trois semaines après qu’ils aient découvert qu’elle était attirée par les femmes enfin quand sa sœur l’avait surprise sans qu’elle le sache et qu’elle était allée tout raconter à ses parents sans rien lui dire. Cela avait beau faire 18 ans que cela c’était produit, elle ne lui avait toujours pas pardonné. Elle se souvenait encore du sentiment de terreur qui l’avait traversée lorsqu’elle était rentrée et que son père et sa mère l’attendaient pour parler, pour ensuite entendre son père lui crier dessus en lui expliquant que les pêchers de cette ville lui étaient monté à la tête, qu’elle était une honte pour la famille si leurs amis l’apprenaient et ils avaient menacé sa petite-amie de l’époque. Sur le coup par peur des répercussions et sachant à quel point ses parents pouvaient ruiner facilement la vie d’une personne, elle avait fait tout ce qu’ils voulaient d’elle. C’était comme ça qu’elle avait quitté une fille dont elle était éperdument amoureuse pour rencontrer peu de temps après l’homme qui allait devenir son mari. Il s’agissait du fils d’un partenaire d’entreprise de son père, un très bon parti pour eux qui lui permettait de ramener l’honneur qu’elle avait perdu. Les peu de fois où elle l’avait vu il était gentil, élégant et arrivait même à la faire rire, sur le coup elle s’était dit que peut-être elle arriverait à l’aimer et elle avait fini par céder à la pression familiale.

Elle s’était toujours sentie prise au piège dans ce mariage et elle avait pris autant d’indépendance qu’elle le pouvait. Elle était devenue enseignante à l’université alors que son mari ne comprenait pas pourquoi elle tenait absolument à travailler au lieu de vouloir rester à la maison et fonder une famille. Mais elle avait toujours tenu à avoir son indépendance et vivre au crochet de son mari était toujours quelque chose qui l’avait horripilé, elle ne voulait pas finir comme sa mère. Enfin elle sentait de plus en plus le jour où elle allait finir par demander le divorce n’en pouvant plus de faire semblant que tout allait bien dans sa vie de couple face à sa famille et aux amis de son mari. Elle n’était plus la jeune fille effrayée de l’époque et puis même si elle se faisait reniée par sa famille, elle avait un poste dans une université assez prestigieuse pour pouvoir vivre correctement.

Elle soupira avant de poser son verre et se lever pour aller vers la salle de bain pour se faire couler un bain. Elle attrapa son ordinateur et la bouteille peut-être qu’en plus du bain un achat de quelques nouvelles paires de chaussures lui ferait le plus grand bien.