C'est le bordel. Le tremblement de terre a eu raison des lignes téléphoniques, le réseau est saturé, et le trafic est un véritable calvaire.
Alors que j'étais partie dans la banlieue pour rendre visite à des amies, je ressens les vibrations terribles qui secouent la villes et les alentours. Tout se met à bouger dans tous les sens, je me jette sous la table comme lors des exercices que nous pratiquions à l'école. De vieux souvenirs me reviennent à cet instant. Je vois ma vie défiler devant mes yeux. Je revois d'incroyables moments, ma rencontre avec Loan, nos années passées ensembles, nos merveilleuses filles... Il serait inconcevable que je meurs ici, comme ça, loin d'elles. Je dois attendre que tout redevienne calme avant de sauter dans la voiture. Pied au planché, je fonce comme une dératée vers le centre-ville mais je me retrouve rapidement coincée dans des bouchons qui s'expliquent par la panique générale et les dégâts.

Je laisse la voiture en plan. Je ne prends même pas le temps de la refermer que je me mets déjà à courir vers la rue de mon ancienne maison. Mon SMS passe enfin malgré un réseau merdique et je vois déjà Loan qui me répond stressée. Les enfants ne sont pas toutes en sécurité, Casey ne me répond pas... J'ai peur. Une peur physique. Une frayeur humaine. Mon cœur s'emballe, je cour sans même penser à ma respiration. Je dois être essoufflée, mais je n'y prête pas attention.
Je retrouve rapidement mon ancienne femme grâce à un sms salvateur et vois que les dommages sont colossaux. « Mon Dieu... » Dis-je en portant une main à mes lèvres. Devant ce qu'il reste de la rue principale j'entends soudain la voix de Loan qui crie un "chérie!" sorti du cœur. Alors je me précipite dans sa direction pour y trouver ma fille blessée, la jambe coincée sous des débris. « Casey non!!! » Crie-je en me laissant tomber aux côtés des deux femmes de ma vie. J'essaie bêtement d'attraper un morceau du plafond effondré pour le soulever et tenter de débloquer la situation. On dit que l'adrénaline d'une mère voyant son enfant blessé lui donne des forces incroyables. Mais en l'occurrence, rien ne bouge malgré tous ses efforts...

séisme; magnitude 7.2.

Sam sourit lorsque Ishraï lui disait qu'elle voyait la femme d'affaire "redoutable" qu'elle avait été avant de devenir fleuriste vu comment Sam lui donna l'ordre de mettre son bras autours de son cou. Oui, elle était peut-être directive mais en même temps dans le passé, elle était assez rigide. Elle la soutint pour descendre du char et la barista lui fit remarquer qu'il y avait des bénévoles un peu partout et qu'ils avaient des talkie-walkie si jamais. Sam hocha et la vit se diriger vers la première personne en difficulté. Le regard de Sam se hasarda sur la scène qui se passait face à elle. C'était le chaos. La rue était ravagée, les bâtiments étaient presque tous en ruines où les briques de certains tombaient encore. Son regard croisa Ishraï un instant puis elle vit une marée humaine en pleur. Des victimes de la nature, certaines en piteuses états et d'autre, plus un souffle de vie. Des pleurs d'un enfant cherchant ses parents non loin d'elle. Sam le regarda un instant ne bougeait pas mais heureusement que ses parents le retrouvaient à ce moment. Elle savait pas comment réagir. Elle ferma les yeux un instant puis décida de se bouger. En rouvrant les yeux elle tourna la tête, cherchant les personnes qui avaient besoin d'aides. Son regard s'attarda sur une femme blonde qu'elle connaissait au loin. C'était Loan, du Planet. Sam fronça les sourcils et vit une jeune femme coincée sous un échaffaudage et une autre femme, brune, qui vint vers elle. Cependant, c'était trop lourd. Sam bougea. Elle intercepta des personnes sur son chemin lui disant de venir les aider à soulever le poids lourd et rejoignit Loan et la femme brune, se mettant à leur côté avec cinq personnes en plus. « On va vous aider ! » elle mit ses mains sous l’échafaudage, essayant de prendre une prise, prête à soulever lorsque tout le monde était prêt.

@casey kelley-moore, @loan kelley & @stella moore

Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis rendue à la parade. Peut-être la curiosité, sans doute, c’est la première fois que j’y assiste et je pensais que j’en garderai un bon souvenir. C’est sans compter sur la secousse qui a lieu en plein milieu, la terre tremble, tout autant que mon corps et ce n’est pas vraiment facile. Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, je suis simplement au sol, vivante, libre mais les hurlements autour de moi me rende la tête explosive. J’ai l’impression d’être en plein rêve, je n’y crois pas. C’est insoutenable, je pense à ma mère, et à Loan. Mon dieu. Loan. Elle devait s’y rendre, il me semble, et immédiatement, mon coeur s’accélère plus que de raison. Je me relève rapidement, aide une personne à en assister une autre, lorsqu’au loin, j’aperçois enfin une chevelure blonde qui m’encourage à aller la voir. Elle hurle à l’aide, mais les personnes me bousculent et je reconnais simplement sa voix au loin, comme muette, mélangée parmi les hurlements de la foule. Je suis obligée de pousser un homme, remet un enfant dans les bras de sa mère avant de m’approcher d’elle, les larmes aux yeux. Et si c’était fini ? Et si elle allait mal ? Et si elle était en souffrance ? En détresse ? Mon coeur s’accélère, et quand j’arrive à elle, je m’accroupis instantanément à ses côtés. Les femmes autour de moi, je ne les connais pas vraiment, je reconnais simplement la brune qui apparait en photo sur son bureau. Je fronce les sourcils, son ex peut-être ? Je sais pas. Je regarde la jeune femme, visiblement, c’est elle (Casey) qui était en détresse alors je me tourne vers Loan. « Tu…Tu vas bien ?! Tout le monde va bien ?! » Je suis encore un peu paumé, et il y a de quoi. « Faut appeler la mère de cette gosse, je sais pas, je, les secours au moins ! » Merde, j’ai jamais géré un truc pareil moi… Sans même savoir que cette ‘gosse’ est ma soeur, je prend Loan contre moi pour la serrer. Putain j’ai eu peur merde. Faut pas me faire des coups comme ça. Et si… Et si mon père était parmi nous ? Et si je ne pouvais jamais le rencontrer ? « Loan faut, faut qu’on aide les autres, y’a peut-être mon père… » Je me relève en la quittant, et regarde la jambe de la jeune adulte. « Faut faire quelque chose, on…. On est pas dans un film de zombie ça va s’infecter et elle va devenir une mutante et… Ok ! » J’attrape mon téléphone, composant le numéro des pompiers. Attendez… c’est quoi déjà ?

@casey kelley-moore @stella moore @loan kelley @samantha jefferson @isra al-hadi

Lexie n’avait jamais été très bonne quand il s’était s’agit de rassurer les gens ou de leur annoncer de mauvaises nouvelles. Elle mettait ça sur le compte de son inexpérience, mais parfois elle se demandait si ça ne venait pas d’autre chose, de son enfance. Si elle n’était pas comme Lui au fond d’elle.
Enfin, le moment n’était pas à l’introspection.
L’insulte de l’inconnue glisse sur Lexie comme l’eau sur les plumes d’un canard. Elle baisse les yeux sur sa veste bleue sur laquelle est écrit en jaune et en gros sur son sein gauche ‘FBI’, comme dans son dos. Elle met ça sur le compte du choc chez la jeune femme et la regarde agir.
Ca la peine sincèrement d’assister à ça. Le déni chez la jeune femme est fort et elle le comprend quelque part mais elle n’a pas le temps de compatir. Trop de vies sont en jeu, et celle du jeune homme s’est terminée probablement à la seconde où le débris a heurté son crâne.
« Miss. Miss ! Il n’y a plus rien à faire. » Lexie s’agenouille à ses côtés et prend ses poignets puis ses mains pour stopper son mouvement. Aucun massage cardiaque ne pourra le ramener à la vie. « Il faut vraiment que vous alliez vous mettre à l’abri maintenant, et si vous refusez… » Lexie secoue la tête, « Je suis désolée, vraiment, mais il ne reviendra pas. Et il y a encore des gens en vie à sauver. » Lexie cherchait son regard pour lui faire comprendre l’urgence de la situation et le fait qu’elle puisse comprendre sa douleur.

@Rhea Mills-Brisebois

Je ne pensais pas une seule seconde que mon cri attirerait l’attention de qui que ce soit avec le chaos qui régnait. Pourtant, telle le phare illuminant la nuit, il suffit à attirer l’attention de suffisamment de gens. Une jeune femme (Isra) s’approcha, les cheveux noirs et le bras en sale état pour me rassurer en me disant qu’on allait me dégager de là.
J’étais soulagée, prête à la remercier, quand une voix familière me parvint aux oreilles. Je levais les yeux vers Loan, et durant un bref instant, j’oubliais toute la rancœur que j’avais à son égard. Lorsque je la vois ainsi, je vais chercher instinctivement sa présence rassurante, un bras s’enroulant autour d’elle pour que je la serre contre moi.
« M’man ! » Ca faisait combien de temps que je ne l’avais pas appelé comme ça ? Deux ans, environ. Mais là je m’en foutais de briser mes règles alors que je devais retenir des larmes de soulagement et de douleur en même temps. Il ne fallut pas bien longtemps avant que mon autre mère arrive – pendant ce temps la fille aux cheveux noirs rassemblait des personnes pour aider – et je l’attirais dans l’étreinte avant de les relâcher. « Maman.. » J’étais soulagée de voir qu’elles n’avaient rien.
Finalement, la fille aux cheveux noirs (Isra) revint vers nous avec une petite foule hétéroclite mais prête à aider. Parmi eux une femme brune (Sam) qui dit qu’elle allait nous aider. Dans d’autres circonstances, j’aurai peut-être joué de mon sarcasme en disant que j’espérais bien qu’elle n’était pas là pour m’achever, mais pas aujourd’hui. D’ailleurs j’aurai peut-être plutôt dû le diriger vers cette fille (Robyn) qui accaparait soudainement ma mère, mais je n’avais pas la foi pour le coup.
La foule se mit en mouvement et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’étais dégagée. D’abord soulagée, la tête soudainement très légère, mon regard se posa sur ma cheville et mon pied.
Oh God. Est-ce que c’était… ? Oh non.
« C’est quoi ce truc blanc ? »
J’avais à la fois envie de vomir, de pleurer et de crier. C’était un sentiment très particulier. J’imagine que c’est ce qui se passe quand on voit un os supposé rester bien à l’intérieur de soi. Du coup j’optais finalement pour la dernière option.
Je criais.
RIP vos oreilles.


@stella moore @loan kelley @samantha jefferson @isra al-hadi @Robyn Jett-Lowe

séisme; magnitude 7.2.

Dana n'avait pas particulièrement prévu de se rendre à la parade cette année, elle pensait plutôt s'installer en pyjama devant son ordinateur pour continuer la série furieusement addictive qu'elle avait commencé la veille. Mike l'appela alors qu'elle attrapait un paquet de chips dans son placard: «Ouais allô Danny ? Je suis désolé de te déranger...Mais en fait... j'avais promis d'aller au Tournois de la parade des roses avec Alicia  mais j'ai eu un empêchement et ça m'embête de la laisser toute seule tu veux bien aller lui faire la surprise de la rejoindre ?»Jetant un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur elle leva les yeux au ciel avant de lui répondre «C'est bien parce que c'est vous ! J'avais prévu un marathon série, bref bisous faut que je m'habille du coup.» Après avoir raccroché elle remit à leur place les chips et rejoint sa chambre pour enfiler quelque chose d'un peu plus décent qu'une culotte et un t-shirt.

Une heure plus tard elle déambulait tant bien que mal entre les passants à la recherche de son amie. Quelle idée avait-elle eu aussi de répondre favorablement à la demande de son ami, elle n'avait aucune chance de retrouver la blonde au milieu des milliers de personnes admirant les chars. Lorsqu'elle s'apprêta à dégainé son potable pour tenter de la joindre le sol se mit à trembler ayant pour effet immédiat de faire taire tout le monde et de figer la foule. Le cri retenti à peine quelques secondes avant que le chaos ne règne pour de bon «TREMBLEMENT DE TERRE!». Elle se mit immédiatement à terre pour encaisser correctement les violentes secousses et son téléphone tomba de sa poche pour venir s'écraser contre le sol. Voilà qui était parfait, plus aucun moyen de joindre qui que ce soit. En se redressant prudemment elle aperçu sans nul doute possible Alicia en train d'attraper une enfant perdue pour l'emmener en sécurité avec elle. La brune cria à plein poumons pour tenter d'attirer son attention tout en se heurtant aux personnes qui fuyaient dans le plus grand désordre mais c'était peine perdue, tout le monde criait aussi fort qu'elle, couvrant sa voix. Fixant son regard sur les cheveux blonds et la petite tête sur son épaule, elle se contenta de ne pas la perdre de vue en avançant péniblement pour la rejoindre.

«Alors tes pieds d'hobbits rentrent ou il faut que j'y retourne?!» Lorsqu'elle entendit cette voix, elle cru se mettre à pleurer de joie. Peu de temps auparavant elle avait perdu sa trace et les secousses s'étaient répétés la forçant a faire des arrêts pour se protéger, couchée par terre. Après avoir tournée dans une rue plus calme pour échapper au plus gros du mouvement de foule elle l'avait enfin retrouvée. Essoufflée, elle se jeta sur elle sans la laisser protester et la serra dans ses bras de toutes ses force «Putain de me... (elle se rappela de la présence de l'enfant) Licia! T'es là! Je t'ai vu et t'a couru tellement vite et y'avait ces imbéciles qui m'empêchaient de te rattraper...» Elle se recula d'un pas pour détailler son amie et vérifier qu'elle n'avait pas la moindre égratignure. «Tout va bien pour toi... Vous ? Si je te ramène abimée Miky va me tuer, dis-moi que tu es entièrement entière je t'en supplie !»

séisme; magnitude 7.2.

Après que les briques étaient tombées, Cora n'avait pas pu s'empêcher de gueuler contre Alicia, lui disant de se dépêcher. C'était l'hôpital qui se foutait carrément de la charité là ! Mais bon, c'était Cora, elle était comme ça. Elle vit dans les yeux d'Alicia que c'était vraiment culotté qu'elle lui parle ainsi et sa bousculade par l'épaule ne faisait que confirmer qu'elle avait peut-être légèrement abusé. « Ouais allons y avant que je ne me décide à t'abandonner là toute seule! » Cora allait répondre, encore - elle voulait toujours avoir le dernier mot, surtout avec Alicia à vrai dire, c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'en empêcher - lorsqu'un craquement sourd la coupa instantanément dans sa lancée « Bouges! On bouge!!! » Et Cora ne l'attendit pas plus en fait ! Elle courra, droit devant, dépassant même Alicia. La peur lui avait donné des ailes. « Cora! », cependant, l'italienne n'avait pas entendu, elle était toujours dans sa course. « CORA ROMPAPAL! PORTA QUI IL TUO CULO!* » Ah ça par contre, le "rompapal" elle l'avait entendu ! Cora s'arrêta immédiatement et se retourna et vit Alicia qui avait fait une halte. Elle revint vers elle aussi vite. « TI PROIBISCO DI INSULTARMI ROMPAPAL !!! ** » cependant Alicia n'en avait rien faire à vrai dire. Ce qui énerva encore plus l'italienne quand elle faisait ça !! Elle la regarda lui confier la petite et Cora regardait la petite puis Alicia elle allait dire quelque chose mais en faite, Alicia s'était déjà engouffrée dans un magasin de chaussure. C'était pas vrai elle avait osé ! Elle avait osé la laisser seule avec la gamine. Sachant très bien que Cora n'était pas très douée avec les gamins en faite... Les minutes étaient longues à ses côtés d'ailleurs, la gamine la regardait et peut-être qu'elle cherchait à être rassurée mais Cora ne savait pas comment faire... Les secousses avaient cessé... Alors elle lui dit juste « Ça y est, c'est bon, petite, il n'y aura plus de séisme ! » Elle utilisait peut-être un mot compliqué pour une petite fille, c'était ça aussi les enfants, ils avaient du mal à comprendre les mots ! C'était pour ça que Cora n'était pas du tout à l'aise avec. La petite la regarda avec un air incompris et l'italienne serra les dents légèrement et d'une main tapota sa tête furtivement. Cora n'avait pas trop le truc avec les gosses, c'était indéniable. Son regard se hasarda autours d'elle et elle réalisa vraiment maintenant ce qui s'était passé à vrai dire... Elle pensa à Eden. Elle fouilla rapidement dans son sac pour prendre son portable... Pas de réseau... L'inquiétude commençait à monter lorsque deux paires de chaussures apparurent à ses pieds... Des basket quoi ! Jamais elle n'avait mis de basket de sa vie - vu qu'elle faisait un mètre cinquante sept, elle portait tout le temps des talons, ouais elle était petite mais compensait avec sa grande gueule - et Alicia lui avait trouvé que ça ?! Cora était sûre qu'elle avait fait exprès ! « Alors tes pieds d'hobbits rentrent ou il faut que j'y retourne?! » Elle la toisa du regard quelques instants, si elle avait des fusilles à la place des yeux, sa patronne serait déjà morte là maintenant. Elle décida tout de même d'enfiler la première paire qui lui allait. Parce que marcher pieds nus dans des débris, c'était un peu dangereux quand même. « Putain de me... Licia! T'es là! Je t'ai vu et t'a couru tellement vite et y'avait ces imbéciles qui m'empêchaient de te rattraper... » Cora releva la tête. C'était Dana, une des photographes qui était à l'agence. Elle ne savait pas qu'elle était si proche de Alicia. C'était la première fois qu'elle la voyait prendre dans ses bras comme ça. « Tout va bien pour toi... Vous ? Si je te ramène abîmée Miky va me tuer, dis-moi que tu es entièrement entière je t'en supplie ! » Qui était Miky ? Et bien, elles se connaissaient vraiment bien à vrai dire. Hm, ça tiquait Cora mais en fait, elle y pensera plus tard... C'était le chaos tout autours d'elles.

*cora casse couille! ramènes ton cul par ici !
**je t'interdis de m'insulter de casse-couille !


@alicia l. brooke & @dana spencer

Il est toujours impressionnant de voir que dans des instants critiques, des moments graves et intenses les gens sont capables du meilleur. C'est une des rares fois ou je peux retrouver foi en l'humanité. Voir ce petit contingent de personnes venant de tous horizons se ruer vers vous pour tenter de dégager ma fille chérie... J'en ai les larmes qui me montent aux yeux. Casey m'enlace comme elle le peut alors que je viens à peine de la retrouver, je vois bien sur son air dévastée qu'elle est désespérée et effrayée, mais la présence de ses mamans semble la rassurer un tant soi peu. Tu lui souris en lui disant un petit ma chérie, je suis là, comme si ces mots allaient à eux seuls la sortir de cette fâcheuse situation. Je me rends compte que Loan est tout à coup rejoint par une jeune femme à peine plus âgée que Casey et elles semblent se connaître puisqu'elle se jette sur elle pour la prendre dans ses bras. Mon esprit est bien trop occupé dans l'instant... Mais je ne peux t'empêcher d'y voir là une marque d'affection plus qu'étrange et déplacée. Je hausse un sourcil en signe de désapprobation et je reporte ton attention ensuite sur ma fille. Les autres femmes s'affairent à débloquer les situation et j'aide à tirer Casey des décombres alors que la structure se soulève lentement. Un grand ouf de soulagement m'échappe mais ce sentiment est rapidement effacé par la cheville déstructurée de la petite rousse. Je vois alors l'air déconfit de Casey qui passe du blanc au transparent et alors que des larmes lui montent aux yeux, elle pousse un hurlement tonitruant. Plutôt que de me couvrir les oreilles, ou de fuir cette vision horrible, j'attrape la tête de ma fille pour venir la presser contre ma poitrine. Ce geste se voulait rassurant, j'essaye par pur instant de la rassurer comme pour lui dire que tout irait bien. Je tourne la tête vers Loan, un air furibond et lui envoie un cinglant « Tu pourras appeler les secours, ou peut-être chercher quelqu'un de qualifier une fois que tu auras fini de... faire ce que tu as à faire! ». Je suis furieuse à présent contre cette soudaine démonstration d'affection alors que sa propre fille est ici en panique totale.

Je me rue totalement sur ma fille en la voyant là et malgré nos différends, je ne peux pas m’empêcher de la prendre contre moi.  « M’man » Mon coeur se serre en l’entendant dire ce simple mot qui n’est pas sorti de sa bouche depuis deux ans. Et voilà que sortie de nulle part arrive Stella, faisant batifoler mon coeur davantage. Elle se jette près de nous et nous nous offrons une étreinte familiale pendant qu’autour de nous des femmes s’affairent à se regrouper pour nous venir en aide et soulever le poids qui emprisonne le pied de ma fille. Et alors que j’allais me lever pour aider les autres femmes, voilà que je me sens assaillir par une étreinte venue de nulle part. Robyn. « Tu…Tu vas bien ?! Tout le monde va bien ?! » Je hoche la tête légèrement pour la première partie de la phrase puis la secoue dans l’autre sens pour la seconde partie, reposant mon regard sur Casey. « Faut appeler la mère de cette gosse, je sais pas, je, les secours au moins ! » Je dépose mes mains de part et d’autre du visage de la jeune femme pour qu’elle sa calme cherchant son regard. « Robyn calme-toi, respire. » Elle me parle de son père et d’un film de zombie, elle est partie dans son délire ça y est. Les demoiselles qui nous portent secours soulèvent déjà l’échafaudage libérant le pied de Casey, c’est vraiment pas beau à voir, et ma fille est à deux doigts de se sentir mal. Je plisse les yeux en l’entendant hurler, sentant mon coeur se déchirer dans ma poitrine.  « Tu pourras appeler les secours, ou peut-être chercher quelqu'un de qualifié une fois que tu auras fini de... faire ce que tu as à faire! » Je porte mon regard sur Stella qui me fusille du regard et je me sens comme foudroyée dans l’instant. Completement paniquée et désorientée, je récupère le téléphone dans les mains tremblantes de Robyn sans savoir qu’elle a déjà essayé d’appeler les secours et compose le numéro à la hâte. Ils sont déjà partout aux alentours, je doute qu’ils viennent pour une cheville en lambeaux. « On ferait mieux de l’amener directement à l’hôpital… » Je raccroche en entendant une voix électronique me dire que le réseau est saturé. Je dois trouver une solution, rapidement, pour qu’on puisse la soigner le plus rapidement possible.

@stella moore @samantha jefferson @isra al-hadi @Robyn Jett-Lowe @Casey kelley-moore